Plus on s’éloigne des centres urbains, plus le Rassemblement national fait son lit

Arrivé en tête des législatives au premier tour, le RN s’ancre dans les petites communes.

Le début de l’été électoral n’a pas été une surprise. Arrivé largement en tête dans l’Hexagone aux élections européennes de juin, avec 31,4 % des suffrages, le Rassemblement national a confirmé sa dynamique un mois plus tard dans les urnes législatives : 33,2 % des voix au premier tour, alors que le score s’élevait à 18,7 % en 2022. La mobilisation en faveur d’un large front républicain n’a pas empêché la formation de Marine Le Pen de progresser en Mentions Légalesnombre de sièges : 142 en 2024, contre 89 en 2022 et 8 en 2017.

Géographiquement, la carte électorale n’a pas vraiment évolué pour un parti qui renforce ses bastions sur la côte méditerranéenne, poussant jusqu’à la Garonne, ainsi que dans le Nord-Est. “Une opposition traditionnelle Est-Ouest“, notent Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach.

Les deux experts de l’opinion et de la géopolitique ont réalisé pour l’institut Terram une étude approfondie de cet électorat ayant rassemblé onze millions de votants. Si, autre constante, ils ont remarqué que le vote RN se situe autour de 40% des bulletins dans les communes de moins de 5 000 habitants, pour descendre à 17,7 % dans les villes de plus de 200 000 âmes, ils ont aussi développé de nouveaux ressorts.

Immigration, pauvreté, insécurité, la combinaison gagnante pour Marine Le Pen

La combinaison de différentes variables utilisées dans notre indice inédit Immigration, Pauvreté, Insécurité (IPI) confirme leur rôle prépondérant dans l’environnement géographique des électeurs du RN. C’est la juxtaposition d’une criminalité élevée, d’un niveau de pauvreté et d’inégalités important et d’une présence d’une population issue de l’immigration significative qui constitue, dans la plupart des cas, le terreau le plus propice à l’essor du vote RN“, expliquent les chercheurs.