« Les batteries, souvent présentées comme une solution complémentaire, n’offrent guère plus de garanties. » C’est ce que souligne Lova Rinel, commissaire à la Commission de régulation de l’énergie (CRE), dans un rapport pour l’Institut Terram qui dénonce l’utilisation de ces batteries sous nos latitudes. Pourtant, l’État, la CRE et l’Ademe ont validé un projet de centrale électrique dans l’Ouest guyanais, 100 % photovoltaïque et doté d’une batterie à hydrogène. Un projet controversé, notamment parce qu’il est implanté sur des terres kali’na.
« La durée de vie des batteries se réduit considérablement sous climat équatorial, leur fonctionnement devient instable, les risques d’incendie augmentent, et leur remplacement compromet toute rentabilité », détaille Lova Rinel. Du côté de l’énergie photovoltaïque, le constat n’est pas plus encourageant. « Dans un climat équatorial humide, les performances réelles des installations photovoltaïques peuvent être jusqu’à 25 % inférieures aux simulations européennes, et le coût actualisé de l’énergie peut être 30 % plus élevé », précise le rapport.
À Cayenne, les panneaux solaires doivent être nettoyés manuellement à intervalles rapprochés, parfois toutes les deux semaines. L’encrassement, provoqué par les pluies acides, la poussière latéritique, les pollens et l’humidité constante, entraîne une dégradation rapide de leur rendement.
Les propos du député Davy Rimane résonnent ainsi avec ces constats. En 2022, dans un entretien pour France-Guyane, il expliquait : « Le problème vient d’une base thermique trop faible. Dès que vous avez cette base de production énergétique, vous pouvez gérer l’intermittent. Il faut compter 30 ou 35 % de ce type de production. Certains veulent porter ce taux à 40 %, je trouve cela dangereux. Le moteur thermique doit pouvoir compenser directement la perte de production pour éviter le délestage. »