Airbnb cartonne au Mans

L’hébergement touristique, type Airbnb, s’est largement imposé dans les habitudes des voyageurs. Le Mans n’échappe pas à la règle avec des réservations tout au long de l’année.

Si elles ne sont pas les plus prisées, les vacances d’automne amènent malgré tout leur lot de vacanciers. À cette période, alors que les fortes chaleurs estivales sont bel et bien derrière nous, les destinations balnéaires sont moins recherchées, laissant l’opportunité à des villes moins connues d’attirer de nouveaux touristes.

Le Mans, ville recherchée

C’est le cas du Mans qui, d’après une récente étude menée par Opinion pour Airbnb, figure parmi les villes les plus recherchées en octobre sur la plateforme. Les voyageurs, désireux de découvrir des lieux méconnus, apprécieraient la douceur de vivre de la capitale sarthoise, notamment son centre médiéval. Le célèbre circuit des 24 Heures continuerait aussi d’attirer, même en dehors des grands évènements qui rassemblent chaque année des centaines de milliers de spectateurs. Selon l’Institut Terram, environ 3 000 nuitées sont réservées chaque semaine dans des logements manceaux, preuve d’un usage régulier. Lors des grands rendez-vous sportifs sur le circuit, la demande explose : près de 16 000 nuitées ont été enregistrées durant les 24 Heures du Mans 2024, et plus de 10 000 dans les communes voisines.

Le succès des conciergeries

Ces dernières années, Le Mans est vraiment devenue une ville attractive pour la location touristique, assure Charly Besnard, agent immobilier au Mans et récemment fondateur de sa propre conciergerie « La conciergerie Sarthoise ». Son service gère pour le compte des propriétaires bailleurs l’ensemble du processus de location, de la disponibilité du bien au ménage à la fin du séjour. Pour chaque réservation, le professionnel de l’immobilier, dont un tiers des logements gérés en gestion sont des locations touristiques, perçoit entre 15 et 20 % du prix final. « Les propriétaires veulent de moins en moins gérer eux-mêmes. Ce qu’ils recherchent, c’est la rentabilité », constate-t-il. La location touristique reste souvent plus lucrative que la location classique, même depuis les derniers ajustements législatifs visant à encadrer les meublés de tourisme. Au Mans, pour répondre à cette demande et maximiser le taux d’occupation, les conciergeries ont fleuri. Plus d’une dizaine exerceraient aujourd’hui dans la ville.

De la place pour tous

Parmi les nouveaux, la société « Bien chez les autres », fondée par Glenn Cordeiro, avenue du Général-Leclerc. « Je suis propriétaire de plusieurs logements sur Le Mans avec d’autres membres de ma famille. On n’avait pas trouvé de conciergerie qui nous plaisait. C’est pour ça que j’ai pris deux années sabbatiques pour me lancer », explique le patron. Chaque semaine, il reçoit deux à trois demandes de propriétaires souhaitant confier leur bien. « Ils veulent une meilleure rentabilité et plus de garantie. Avec la location courte durée, les risques d’impayés ou des squats n’existent plus », souligne-t-il. Actuellement, ses logements proposés sur Airbnb sont occupés à plus de 60 %. « Les réservations, ça va dépendre des périodes », juge Glenn Cordeiro, qui estime que du travail, aujourd’hui, il y en a pour tout le monde. « Le Mans est une ville agréable qui ramène de plus en plus de touristes, grâce au circuit mais pas seulement. Il y a la Cité Plantagenêt aussi qui plaît, le festival Plein Champ, le Boulerie Jump, les compétitions aux Atlantides… »

« Un choix payant »

Les déplacements professionnels contribuent eux aussi à cette dynamique. Le Mans, carrefour entre Paris, Rennes, Nantes, Angers ou encore Tours, profite de sa position centrale. Et pas seulement. « Ici, les prix des réservations sont très compétitifs », rebondit Adeline Lherbier, une propriétaire qui propose depuis 2021 quatre appartements en location touristique. « Quand j’ai acheté mon premier appartement pour investir, j’ai eu un réel coup de cœur pour lui. C’est pour ça que j’ai voulu tenter la courte durée, pour pouvoir y remettre les pieds quand je le veux, sans l’abandonner à quelqu’un sur une longue période. » Un pari payant, puisque gagnant. « Tout de suite, l’appartement a connu un grand succès », reconnaît la propriétaire.

Certains, comme Benjamin Peyras, ont d’abord tenté la location classique, avant de préférer la location courte durée. « On a préféré changer en fonction de la typologie du bien », explique le propriétaire. Avec sa femme, Aurélie, il loue quatre appartements dans un même immeuble. « Au Mans, beaucoup de gens s’y sont mis [à la location touristique] », observe Benjamin Peyras. « Plus il y a de monde, plus les tarifs baissent… C’est le jeu de la concurrence. Je ne sais pas comment elle va évoluer ? Est-ce que tout le monde arrivera à s’y retrouver ? » En tout cas, si la rentabilité venait à diminuer, Benjamin sait déjà ce qu’il ferait : « Je repasserais à la location classique. »