L’écologie en campagne

Une étude de l’institut Terram révèle que les habitants des zones rurales sont majoritairement favorables à l’action climatique. L’acceptation des politiques climatiques dépend largement de leur adaptation aux réalités locales.

Voilà une étude qui tombe à point nommé. L’Institut Terram publie une enquête passionnante sur les enjeux environnementaux vus depuis les territoires.

La première leçon va à l’encontre d’une idée reçue : en milieu rural, les enjeux climatiques ne sont pas rejetés par les habitants. Non, tous les Français partagent l’idée qu’il faut agir face au dérèglement climatique, quel que soit leur lieu de vie, en ville ou à la campagne, confirme le think tank « indépendant et sans affiliation politique ».

En milieu rural, 65 % estiment que la France doit même se doter de mesures fortes pour lutter contre le bouleversement climatique. Mieux : 72 % d’entre eux, autant que les habitants des grandes villes, souhaitent que l’on mise sur de nouvelles sources d’énergie renouvelables.

Une majorité de ruraux considère également que l’on peut rémunérer les agriculteurs pour qu’ils installent des panneaux solaires dans leurs champs.

En revanche, l’interdiction des véhicules thermiques divise, selon que l’on habite en ville ou à la campagne, tout comme la fiscalité écologique, avec « ce sentiment de sursollicitation dans les territoires ruraux, où la voiture reste indispensable à la vie quotidienne », relève fort justement l’étude.

L’étude de l’Institut Terram rejoint les propos d’une élue locale écologiste : Mélanie Cosnier, membre de la convention citoyenne pour le climat, a été élue maire de Souvigné-sur-Sarthe en 2020. Elle refuse aujourd’hui d’être « trop radicale », sans quoi « on braque les gens et ils n’écoutent plus », confie-t-elle au journal Le Monde.

C’est une certitude : plus les mesures de transition écologique émaneront de l’échelon local, à partir des réalités du territoire, plus elles seront acceptées par ses habitants.